Εγκυκλοπαίδεια Μείζονος Ελληνισμού, Εύξεινος Πόντος ΙΔΡΥΜΑ ΜΕΙΖΟΝΟΣ ΕΛΛΗΝΙΣΜΟΥ
z
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Αναζήτηση με το γράμμα ΑΑναζήτηση με το γράμμα ΒΑναζήτηση με το γράμμα ΓΑναζήτηση με το γράμμα ΔΑναζήτηση με το γράμμα ΕΑναζήτηση με το γράμμα ΖΑναζήτηση με το γράμμα ΗΑναζήτηση με το γράμμα ΘΑναζήτηση με το γράμμα ΙΑναζήτηση με το γράμμα ΚΑναζήτηση με το γράμμα ΛΑναζήτηση με το γράμμα ΜΑναζήτηση με το γράμμα ΝΑναζήτηση με το γράμμα ΞΑναζήτηση με το γράμμα ΟΑναζήτηση με το γράμμα ΠΑναζήτηση με το γράμμα ΡΑναζήτηση με το γράμμα ΣΑναζήτηση με το γράμμα ΤΑναζήτηση με το γράμμα ΥΑναζήτηση με το γράμμα ΦΑναζήτηση με το γράμμα ΧΑναζήτηση με το γράμμα ΨΑναζήτηση με το γράμμα Ω

Influences culturelles byzantines chez les peuples du Nord

Συγγραφή : Kazanski Michel (14/9/2007)

Για παραπομπή: Kazanski Michel, "Influences culturelles byzantines chez les peuples du Nord", 2007,
Εγκυκλοπαίδεια Μείζονος Ελληνισμού, Εύξεινος Πόντος
URL: <http://www.ehw.gr/l.aspx?id=11993>

Influences culturelles byzantines chez les peuples du Nord (11/7/2009 v.1) Βυζαντινές πολιτισμικές επιδράσεις στους λαούς του Βορρά (27/7/2009 v.1) Byzantine culture influences on the people of North  (27/8/2009 v.1) 
 

1. Introduction

A partir du moment, quand la capitale de l’Empire est déplacée à Constantinople, la mer Noire et les régions à l’Est et au Nord du Pont se situent au centre de la politique de l’Empire. Les expéditions maritimes des Barbares en 253-276 ont bien démontré la faiblesse de la défense de l’Empire sur la frontière pontique, où il était quasiment impossible d'installer des forces militaires importantes : les Romains ne possédaient que quelques lieux forts le long de la côte, tels que Chersonèse (dans la baie de Sébastopol en Crimée du Sud-Ouest), Pityous (Pitsunda moderne), Sébastopolis (aujourd’hui Soukhoumi). Ainsi, au Bas-Empire, une chaîne des Etats et des peuples barbares « clients » assure la défense des côtes nord et est de la mer Noire. Ce sont les Germains et les Alano-Sarmates en Crimée, le royaume du Bosphore Cimmérien, en Crimée orientale et dans la péninsule de Taman, ainsi que les royaumes des Lazes, Apsiles, Abasgues et Sanigues sur la côte caucasienne.

2. Influences culterelles chez les élites

Partout, de la Crimée à la Transcaucasie, l’engagement des populations locales provoque une cristallisation des élites dirigeantes et guerrières, qui accèdent au pouvoir. Leur orientation politique vers l’Empire se traduit par la diffusion de l’influence culturelle romaine parmi les populations pontiques. Cette influence au IIIe-IVe s. se manifeste dans l’adaptation par les Barbares des éléments de la civilisation matérielle romaine (diffusion de céramique, verres, armes, accessoires vestimentaires) à une large échelle, notamment en Crimée et en Abkhazie. D’autre part, les tombes d’aristocratie au Bosphore Cimmérien (la nécropole de Panticapée) et en Lazique (Ureki) le montent, la civilisation matérielle «princière», émanant de la noblesse de la partie orientale de l’Empire, s’y implante. D’autre part, les découvertes archéologiques montrent la diffusion des objets du luxe romains tardifs/byzantines chez les Barbares en dehors de la zone des intérêts militaires directs de l’Empire. Ainsi, les découvertes « princières » comme Olbia, sur la côte nord de la mer Noire, ou Morskoï Čulek, près de l’embouchure du Don, ont livré un nombre considérable des parures et des pièces de harnachement byzantines. Ces objets ont été probablement offerts aux chefs barbares en tant que cadeaux diplomatiques.

3. Les régions
3.1. La sphère culturelle autour de la mer Noire
3.1.1. Le règne de Justinien

L’emprise de l’Empire d’Orient sur les côtes nord et est s’est renforcée sous Justinien, quand Constantinople passe de la défense vers l’expansion. Byzance renforce son influence politique et militaire au Bosphore Cimmérien, alors militairement occupé par les troupes de Justinien, en Crimée du Sud-Ouest et en Abkhazie, où les événements de la guerre perso-byzantine exigent la présence effective de l’armée impériale. On peut parler de la tentative réelle d’englober ces régions au sein de l’Empire.

Sur la côte est, le royaume de Lazique (la Géorgie occidentale d’aujourd’hui) était le partenaire principal politique de Byzance. Le roi laze recevait les insignes du pouvoir de la part de l’empereur et gérait, au nom de l’Empire les relations avec des royaumes des Apsiles et des Abasgues sur le territoire d’Abkhazie actuelle. Les fouilles à Archéopolis, la capitale laze, ont relevé des vestiges, qui montrent un haut niveau de romanisation/byzantinisation de la vie urbaine, ainsi que la diffusion de christianisme, la religion officielle de Lazique à partir de 523.

Plus au Nord, les royaumes apsile et abasgue, déjà mentionnés, sont subordonnés, eux aussi, à l’Empire, qui maintient les garnisons dans deux forteresses sur la côte, Pityous et Sébastopolis. Le matériel archéologique montre la romanisation de la civilisation matérielle des Apsiles et des Abasgues, notamment dans l’armement, le costume et dans les usages de la vie quotidienne. A Tsibilium, sur le territoire apsile, une forteresse («to Tibeleos» dans les sources byzantines), manifestement construite par les Byzantins, a été mise à jour. D’autres fortifications, également de tradition byzantine ont été découvertes sur le territoire abasgue, à Novy Afon et à Gagra. Les monuments paléochrétiens témoignent de la christianisation, qui est devenue sous Justinien une véritable politique d’acculturation. Les basiliques et les églises cruciformes du VIe s. sont actuellement connues à Tsibilium, Dranda, Gantiadi, Alakhadzy et plus au Nord, sur le territoire de Fédération de Russie, près d’Adler.

En Crimée l’Empire sous Justinien s’empare du Bosphore Cimmérien et renforce sa présence en Crimée du Sud-Ouest. Les Goths, qui occupent les montagnes de Crimée (pays de Dori) et qui sont les fédérés de l’Empire font l’objet de l’attention spéciale. Justinien construit ici des fortifications, qui barrent l’accès dans les montagnes aux Huns. D’autre part les traces de construction des églises sont attestées aussi bien par l’archéologie, notamment près de Mangup (Theodoro), que par les découvertes épigraphiques. Les restes d’édifices chrétiens du VIe s. sont attestés également en Crimée orientale, à Bosphore (aujourd’hui Kertch) et à Tyritakè. Selon Procope de Césarée, la politique de christianisation est applique aux Huns, qui habitent dans les steppes près de Bosphore Cimmérien. Les découvertes «princières», comme Mihaelsfeld, sur la frontière est du Bosphore Cimmérien, témoignent de la diffusion de la mode aristocratique chez les élites dirigeantes des peuples de la steppe à l’époque de Justinien.

3.1.2. Changement de la scène politique (VIIe-VIIIe s.)

Dès la fin du VIe s. et surtout au VIIe-VIIIe s. Byzance perd progressivement ses positions politiques chez les Barbares du Nord. Cela est lié d’une part, à l’essor des empires nomades de la steppe-Turcs, Bulgares, Khazars-, qui prennent de plus en plus le pouvoir au Nord de la mer Noire, et d’autre part à l’invasion arabe en Transcaucasie à la fin du VIIe-début du VIIIe s. Le pouvoir réel de Byzance se réunit pratiquement à une seule ville, celle de Cherson. Cependant la byzantinisation de la population sédentaire de Crimée progresse. La civilisation matérielle et les pratiques funéraires y sont quasiment byzantines, le nombre d’églises et de monastères augmente. Au VIIe s. les églises sont édifiées notamment à Mangup, Eski-Kermen, Čufut-Kale. La célèbre basilique à Parthenites, près de Gourzouf, est construite au VIIIe s. Il n’est pas exclu qu’une émigration provoquée par les conflits religieux, venant d’Asie mineure, atteint alors la Crimée. En Abkhazie au VIIIe s. se forme un royaume chrétien indépendant, dont la culture s’inspire d’exemple byzantin. En même temps une certaine byzantinisation culturelle se propage parmi les populations nomades de la steppe. Elle concerne avant tout l’aristocratie, comme le montrent les découvertes « princières » Pereščepina, Kelegei, Glodosy etc ., ayant fourni de nombreux objets de luxe et d’armes d’origine byzantine.

3.1.3. La reapparition des byzantins au IXe s.

Pour le IXe-Xe s. on peut constater un certain retour de Byzance sur la côte Nord de la mer Noire. Autour de Cherson le thème de Climata a été crée. Une alliance avec le royaume khazar assure une stabilisation de la situation militaire dans la région nord-pontique et en même temps favorise la diffusion de l’influence culturelle byzantine, notamment sous forme de christianisme, dans la steppe. Les fouilles archéologiques ont mis au jour à Sarkel, sur le Don, au cœur du royaume khazare, les restes de l’église chrétienne. D’autre part, la création des royaumes chrétiens en Abkhazie et en Alanie, dans le Caucase du Nord, contribue à la propagation de civilisation et des systèmes politiques du type byzantin.

3.2. Le nord de l'Europe orientale et la Russie

D’autre part, aux VII-VIIIe s., on constate une large diffusion en Europe orientale des modes militaires byzantines, comme la porte des ceinturons à multiples lanières. Certains éléments de la civilisation matérielle byzantine – accessoires vestimentaires, argenterie – pénètrent alors très loin au Nord de l’Europe orientale, jusqu à l’Oural. En même temps le christianisme se diffuse le long de la chaîne du Caucase jusqu’à la mer Caspienne, où on en trouve des preuves archéologiques. Le IXe s. marque en quelque sorte le début de la création du monde byzantin en Europe orientale, en dehors des frontières byzantines. La naissance de Russie, encore plus loin au Nord, change complètement la situation politique et culturelle en Europe orientale. Les incursions des bandes scandinavo-slaves ont laissé la place aux contacts commerciaux, puis culturels, qui ont abouti à la christianisation de Russie en 988. Désormais une partie considérable de l’Europe de l’Est, jusqu’à la mer Blanche, entre dans la sphère culturelle byzantine. Ainsi, au XIe-XIIIe s. l’Europe orientale en grande partie représente la zone de diffusion de tradition culturelle byzantine. Si la côte de la Crimée se trouve sous l’influence directe de la culture byzantine, plus au Nord et à l’Est, c’est la Russie et l’Alanie, qui propagent le modèle culturel byzantin.

     
 
 
 
 
 

Δελτίο λήμματος

 
press image to open photo library
 

>>>