Εγκυκλοπαίδεια Μείζονος Ελληνισμού, Εύξεινος Πόντος ΙΔΡΥΜΑ ΜΕΙΖΟΝΟΣ ΕΛΛΗΝΙΣΜΟΥ
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Crimée médiévale

Συγγραφή : Kazanski Michel (12/10/2007)

Για παραπομπή: Kazanski Michel, "Crimée médiévale ", 2007,
Εγκυκλοπαίδεια Μείζονος Ελληνισμού, Εύξεινος Πόντος
URL: <http://www.ehw.gr/l.aspx?id=10653>

Crimée médiévale   (2/12/2011 v.1) Crimea in the Middle Ages  (12/12/2011 v.1) Κριμαία (Μέσοι χρόνοι) (2/12/2011 v.1) 
 

1. La Crimée dans l'Antiquité

La péninsule de Crimée, au Nord de la mer Noire, à l'époque médiévale se divise en trois régions historiques et culturelles : le Sud et le Sud-Ouest montagneux, l’Est, représentant une presqu’île steppique entre la mer Noire et le mer d’Azov et le Nord et Centre, occupés par les steppes arides. La région de Crimée fait l’objet de la colonisation grecque à partir du VIIe s. av. J.-C. Les villes grecques se concentrent dans deux parties de la péninsule, à l’Est, dans la région du Bosphore Cimmérien, autour de la ville de Panticapée/Bosporos (Kertch d’aujourd’hui) ainsi que dans la péninsule de Taman, opposée à l’Est à la Crimée, et sur la côte ouest, surtout dans la région de la ville de Cherson (à l’emplacement de Sébastopol actuelle). A partir du Ier s. av. J.-C. les villes grecques du Nord de la mer Noire entrent dans la sphère du pouvoir de l’Empire romain. Le Bosphore Cimmérien reste un royaume formellement autonome, au moins jusqu’à la fin du Ve s., tandis que Chersonèse et sa région font partie du territoire de l’Empire romain. Les steppes de la Crimée à l’époque antique sont occupées par les nomades iraniens, d’abord par les Scythes, puis par les Sarmates. Les Scythes sédentarisés forment un royaume avec la capitale à Néapolis scythe (sur le territoire de ville de Simferopol moderne). Ce royaume est détruit par les Sarmates au IIIe s. Les montagnes de la côte sud sont peuplées d’abord par les Taures, puis par la population sédentarisée d’origine iranienne, parfois considérée comme les Alains. A partir du IIIe s. les groupes de la population germanique orientale s’installent sur la côte sud de la péninsule.

2. La Crimée médiévale

2.1. Les débuts. La présence des Huns, des Goths et des Byzantins


Vers la fin du IVe s. la partie orientale de la Crimée a subi l’invasion des Huns. Ces derniers occupent désormais les steppes de la péninsule. Cependant, les conséquences négatives de l’expansion hunnique pour le Bosphore Cimmérien sont souvent exagérées. Le royaume a survécu cette invasion, dont les traces archéologiques sont d’ailleurs assez faibles. La richesse de la nécropole aristocratique de Bosporos témoigne de la position économique et politique forte des élites locales hellénisées. La ville de Chersonèse reste toujours sous pouvoir romain, elle devient le point principal du pouvoir politique et militaire de l’Empire au Nord de la mer Noire. A partir du IVe s. les preuves de la diffusion du christianisme, la religion officielle de l’Empire romain, sont attestées d’abord dans le Bosphore Cimmérien, puis à Chersonèse. Les fouilles archéologiques à Cherson témoignent de la transformation progressive de la ville antique vers celle protobyzantine, avec la cité épiscopale, comme élément-clé du paysage urbain. Sous Justinien l’Empire d’Orient récupère le Bosphore Cimmérien, auparavant subordonné aux Hunno-Bulgares.

En même temps Justinien installe son pouvoir sur les montagnes de la Crimée du Sud. Cette région, appelée « le pays de Dori » est peuplée à l’époque par les Goths, apparus comme le résultat de la fusion des populations germaniques et iranophones. Ces Goths sont de religion chrétienne orthodoxe et leur civilisation est connue à travers des nécropoles et des habitats sur l’hauteur, dites les sites rupestres. Les grands travaux de constructions de remparts et de monuments chrétiens dans ces sites au VIe s. sont la preuve de l’emprise byzantine sur les Barbares de la Crimée. Cependant la steppe de la Crimée reste sous le contrôle des Huns. Les peuples steppiques représentent un danger permanent pour la Crimée byzantine. Ainsi, les Turcs, qui apparaissent dans les années 570 dans les steppes pontiques, s’emparent provisoirement du Bosphore Cimmérien et font le siège de Cherson. Mais, grâce à l’alliance militaire anti-sassanide entre Byzance et les Turcs, l’Empire préserve ses possessions en Crimée.

2.2. La Crimée pendant la période médio-byzantine (les Khazars, les Byzantins et les Russes)

Durant le VIIe-VIIIe s. une byzantinisation des Barbares sédentaires de Crimée devient de plus en plus visible. Il n’est pas exclu qu’au VIIIe s. elle coïncide avec une immigration grecque, venant de l’Asie Mineure et provoquée par les luttes religieuses en Byzance. D’autre part en Crimée orientale une sédentarisation progressive des peuples turco-bulgares a, pour résultat, l’apparition d’une périphérie agricole dense des villes du Bosphore Cimmérien. Elle y est connue à travers de nombreux habitats de la civilisation steppique dite de Saltovo-Mayatskaya. Du point de vue politique Byzance doit de plus en plus prendre en compte le royaume des Khazars, qui apparaît au VIIe s. dans les steppes ponto-caucasiennes sur les ruines du premier Khaganat turque. Au courant du VIIIe s. les Khazars prennent en possession d’abord la Crimée orientale, puis les montagnes de la côte sud, où apparaît une sorte de condominium khazaro-byzantin.

Au IXe-Xe s. les vagues des nomades steppiques, les Magyars et les Petchenègues déferlent sur le royaume khazar, ce qui provoque son affaiblissement. Byzance alors rétablit son pouvoir sur les régions montagneuses de la Crimée du Sud, où apparaît le thème des Climata, avec le centre à Cherson, alors que la Crimée de l’Est reste subordonnée aux Khazars. Dans les années 960-980 le royaume khazar est anéanti par les coups des Russes et des nomades steppiques. Vers le début du XIe s. en Crimée orientale et dans la péninsule de Taman, en face de la Crimée, se forme la principauté russe de Tmutarakan (l’appellation russe de la ville grecque, puis khazare de Tamatarkha, aujourd’hui Taman), qui existe dans cette région jusqu’à la fin du XIe-début du XIIe s. La présence russe est alors attestée par des sources écrites et par les données archéologiques à Cherson, qui reste toujours le centre du pouvoir byzantin au Nord de la mer Noire. Au Xe-XIIIe s. Cherson représente une ville typique byzantine et la population rurale du Sud-Ouest de la Crimée est totalement hellénisée du point de vue culturel, même si les sources écrites parlent de la «Gothie» et la langue gothique y est toujours vivante. La steppe, ainsi que la Crimée orientale sont occupées par le peuple turcophone des Kiptchak/Qipčak, Polovtsy/Polovci des chroniques médiévales russes, c'est à dire Cumans.

2.3. L'invasion tatare et l'occupation ottomane de Crimée

L’invasion tatare, à partir de 1223, provoque les changements profonds dans la situation historique en Crimée, qui fait partie de grande empire tatare, puis, à partir du XVe s., du khanat tatare de Crimée. Les colonies italiennes, de la république de Gênes, font alors apparition sur la côte sud de la péninsule et y restent jusqu’à leur destruction par les Turcs dans les années 1470. En même temps les nouvelles populations iranophones, Alains et Asses, probablement venant du Caucase du Nord, sont attestées en Crimée par les sources écrites. La ville de Cherson est détruite par les Tatars vers la fin du XIVe s., ce qui signifie la fin de la présence byzantine en Crimée. Dans les montagnes de la Crimée, en ancienne Gothie au XIVe s. se forme la principauté grecque de Theodoro, elle aussi anéantie par les Turcs dans les années 1470.

     
 
 
 
 
 

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