Εγκυκλοπαίδεια Μείζονος Ελληνισμού, Εύξεινος Πόντος ΙΔΡΥΜΑ ΜΕΙΖΟΝΟΣ ΕΛΛΗΝΙΣΜΟΥ
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La cote orientale de la mer Noire (Moyen Âge). Histoire

Συγγραφή : Khrushkova Liudmila (6/10/2008)

Για παραπομπή: Khrushkova Liudmila, "La cote orientale de la mer Noire (Moyen Âge). Histoire", 2008,
Εγκυκλοπαίδεια Μείζονος Ελληνισμού, Εύξεινος Πόντος
URL: <http://www.ehw.gr/l.aspx?id=10682>

La cote orientale de la mer Noire (Moyen Âge). Histoire - δεν έχει ακόμη εκδοθεί East coast of Black Sea (Middle Ages). History - προς ανάθεση Ανατολικά παράλια του Εύξεινου Πόντου (Μέσοι Χρόνοι). Ιστορία - δεν έχει ακόμη εκδοθεί 
 

1. Introduction

Le littoral oriental de la mer Noire faisait partie du monde gréco-romain. C’est justement les anciennes villes et forteresses situées dans la zone littorale, qui étaient des centres importants de l’urbanisme dans la Colchide.

2. Les peuples de la région

Vers la fin de l’époque antique, le littoral oriental du Pont Euxin était peuplé par les Ziques, les Sanigues, les Abasges, les Apsiles, les Missiminiens et les Lazes. La question des origines de ces peuples, celle de leurs frontières et celle des modifications de ces frontières sont toujours parmi les plus discutées de l’histoire de cette région. Le territoire des Abasges s’étendait au Nord jusqu’au fleuve Psou. La zone des contreforts était occupée par les Apsiles et par leurs voisins immédiats, les Missiminiens1. En ce qui concerne la frontière sud, qui séparait les Apsiles et les Lazes, les opinions sont très diverses2. Au-déla de Psou habitaient les Sanigues et les Ziques (Dzhigetes des sources géorgiennes médiévales ou Sadzes des sources tardives)3.

L’époque de Justinien Ier dans cette région est mieux connue grâce à Procope de Césarée, Agathias et d’autres sources byzantines4. La Lazique est particulièrement importante pendant des guerres persano-byzantines. À cette époque, les Byzantins avaient l’intention de contrôler non seulement les villes et les forteresses maritimes, mais aussi l’intérieur du pays et la zone montagneuse. La forteresse des Apsiles, Tsibila (Τζιβιλι/Tsibilè, Tsibilon), région de l’actuelle Tsebel’da, appelée encore Tibeleos (TibέleoV) par Agathias, défendait le col de Klukhor5. Les garnisons de cette forteresse possédaient des armes variées et modernes pour l’époque, retrouvées dans leurs tombes6. La forteresse des Missiminiens, Siderun (Σιδηρουν), très certainement Tsakhar (Τζάχαρ), était située au Nord-Est de Tsibila. Dans la même région se trouvait aussi la forteresse des Missiminiens Boucolus ou Bouchloos (Βούχλοος) d’Agathias (IV 15, 5). Une partie de ce système fortifié comportait également une forteresse anonyme et inexplorée à Khašupsa, à 7 km du rivage dans le district de Gagra.

En revanche, la localisation de la forteresse la plus importante des Abasges, décrite par Procope sous le nom de Trachée (Traceia), n’est pas encore certaine. Son identification à Anacopia (l’actuelle Novyj Afon/Nouvel Athos, Psyrckha en abkhaze) paraît la plus vraisemblable.

Après le Traité de Dara (561/2), la Lazique appartint à Byzance, et l’Ibérie fut soumise à la Perse. La Transcaucasie Occidentale est devenue la zone principale où s’est exercée l’influence byzantine.

Les témoignages légendaires de la propagation du christianisme en Colchide remontent aux temps apostoliques7. L’idée byzantine des origines apostoliques de la chaire constantinopolitaine s’est formée dans les dernières années du VIIIe s.8. Selon les itinéraires divers de l’apôtre André, il a dû traverser quelques grande villes littorales, y compris Sébastopolis, dont la population cosmopolite était un milieu idéal pour la propagation de la foi chrétienne. Un autre itinéraire légendaire d’André, le mène toujours à Sébastopolis en passant par la ville de Phousta (Foύsta) en Alanie. Probablement, la tradition de l’apostolat d’André a été importée de Byzance en Géorgie vers le IXe s. par les moines géorgiens9. Selon les sources écrites et archéologiques datant du milieu du XVIIe, en Mingrélie et en Abkhazie on attribuait la conversion de ces pays à André.

Les exilés apportent un trait particulier au tableau de la vie religieuse dans la région. Depuis Strabon, qui parle des pirates, surtout dangereux dans le secteur nord-est du littoral du Pont Euxin, la tradition tardive, byzantine et géorgienne, peint également la population de cette région sous un jour sombre. Sous Dioclétien et Maximien (286-310), vers 300, sept soldats et frères martyrs dont le chef était Orentios, furent condamnés à l’exil et envoyés à Pityous; seul Longinos atteint Pityous, où il sera enterré10. Cette habitude de traiter Pityous comme un lieu d’exil prouve que les troupes romaines y stationnaient à l’époque dioclétienne. Jean Chrysostome, lui aussi, fut condamné à l’exil à Pityous ; il mourut avant le 14 septembre 407 à Comana du Pont11.

Aux Ve-VIe s. la confrontation religieuse faisait partie de la lutte entre Byzance et la Perse. Les Lazes choisissaient tantôt le christianisme, tantôt le zoroastrisme, suivant la situation politique. Le roi des Lazes, Gobazes12, pendant son séjour à Constantinople en 465/466, rendit visite à Daniel le Stylite13. Procope s’étend peu sur la vie religieuse. D’autres sources : Jean Malalas, la Chronique Pascale, et plus tard Théophane le Chronographe, nous apprennent que les Lazes ont été convertis en 522-523, sous Justin Ier. Le roi des Lazes Ztathius a été baptisé à Constantinople (Agathias, III 15, 3)14. Quant aux monuments religieux d’Archéopolis, ville principale des Lazes, ils n’ont pas de datations bien établies.

L’évêque Stratophilos, représentant de la ville de Pityous, l’évêché de la province de Pontos Polemoniacus, est unique représentant du Caucase au premier Concile de Nicée en 32515. Pityous a disparu de la géographie ecclésiastique byzantine, cependant la cathédrale de Stratophilus, a été reconstruite plus d’une fois, et a existé jusqu’à l’époque post-justinienne. Les fouilles de Tsibila ont découvert des briques et tuiles portant une estampille de l’évêque Constantin, datant environ de 550.

Politique religieuse des Byzantins

La politique religieuse des Byzantins dans cette région est devenue particulièrement active sous Justinien Ier. Procope mentionne « les évêques des Lazes » (De Bellis II 28, 26) et une egkise des Lazes (De Bellis VIII 2, 18 ). Agathias parle d’une église vénérée près de Phasis et du culte de Saint Stéphanos (Étienne) à Onogouris (Historiarum III 5, 7), près d’Archéopolis, où se trouve une basilique avec une inscription en grec qui comporte en effet une invocation à Stéphanos. Justinien a envoyé en Abasgie son eunuque Euphratas d’origine abasge16, et une église fut construite, avant 540 (De Bellis, VIII 3, 14-21; VIII 4, 12). C’était, le plus probable, la basilique de Tsandripš (aux environs de Gagra), ou une épitaphe évoque un сertain ΑΒΑΣΓΙΑΣ17.

Selon Procope, les Apsiles qu’ils sont devenus chrétiens « depuis longtemps » (De Bellis, VIII 4, 33 ), c’est à dire depuis l’époque préjustinienne. Dans l’Apsilie montagneuse, en effet, les petits objets provenant des nécropoles, témoignent de la propagation du christianisme parmi les Apsiles aux Ve-VIe s. En même temps, la population indigène rurale pratiquait les cultes anciens de certains animaux, en particulier, celui du boeuf, tandis que dans le milieu romanisé de la population abkhaze s’étaient diffusées certaines des croyances répandues dans le monde romain à l’époque du „syncrétisme“ religieux.

C’est dans les villes côtières et dans les forteresses où des archéologues ont découvert des édifices chrétiens les plus anciens: à Petra (l’actuelle Tsikhisdziri), Archéopolis (Nokalakevi/Tsikhegodzhi), Ziganne/Zigannis/Ziganeos (Sicanabisde la Tabula Peutingeriana) à l’actuelle Gudava, Gyenos (GuhnόV) près de l’actuelle ville d’Očamčira, Sébastopolis (l’actuelle Sukhum), à Pityous (Pitsunda), et très probablement à Trachée-Anacopia.

Ainsi, on constate que la plupart des témoignages concernant la christianisation des peuples de la région, appartiennent au VIe s. Le christianisme gagne les villes les plus importantes et leurs environs immédiats ; il prend alors son essor dans des couches assez larges de la population indigène. De grandes églises apparaissent alors hors des villes anciennes – à Tsandripš, à Vašnari, à Sépiéti – ainsi que de petites églises dans les forteresses situées dans les contreforts du Caucase (Tsibila, Khašupsa, Šapky, Mramba).

Il est possible que la première Notitia Episcopatuum reflète la situation pendant la période qui a suivi les guerres persano-byzantines, vers la seconde moitié du VIe s. Selon cette Notice (avant 641) la métropole dont le centre était Phasis (n° 32), avait quatre suffragants installés à Rhodopolis (Vardtsikhe), Petra (Tsikhisdziri), Saisinè (Caïši) et Ziganéos (Gudava). Sébastopolis est devenu le centre de l’archevêché d’Abasgie18. Quant aux témoignages archéologiques, la basilique de Petra, probablement, ait été épiscopale. À Rhodopolis aucune église n’a encore été découverte. Dans une église médiévale de Tsaïši se trouvent des colonnes et des chapiteaux en marbre de Proconnèse, qui datent bien du VIe s.19. A Ziganéos, le petit baptistère, est antérieur à l’époque justinienne. Dranda qui se trouve à 22 km de Sukhum et qui possède une grande église à coupole, probablement, était-elle le siège épiscopal de l’Abasgie.

L’Abkhazie resta pour longtemps un lieu d’exil. Saint Maxime le Confesseur y a passé ses derniers jours, en compagnie de son disciple Anastase le Moine, et d’Anastase l’Apocrisiaire (662-666)20. Les sources concernant l’exil de St Maxime, comportent plusieurs données sur les circonstances de leur exil et la géographie historique de l’Apsilie, de la Missiminie et du territoire adjacent de l’Alanie. Ces documents nous apprennent que vers le milieu du VIIe s. le chef (princeps) de l’Abasgie possède le grade byzantin de patrice ; la forteresse de Tsibilè se trouve en Apsilie, région qui fait administrativement partie de l’Abasgie ; les habitants de ce pays étaient philochristi.

Dans la même région de TSebel’da s’est déroulée une autre histoire liée à un martyr. En 738 les Arabes ont conquis Sébastopolis, et sont entrés à TSakhar (Sidéroun). Ils ont capturé Eustathios, qu’il mirent à mort en 74021. Dans la Passion d’Habo de Tbilisi, source du XIe s., Ioannes Sabanisdze écrit qu’il n’était pas possible de trouver un seul non-croyant en Abkhazie (il s’agit des années 80 du VIIIe s.)22.

La situation décrite par la première Notice en Lazique et en Abasgie était stable, et elle est restée la même jusqu’à la Notice 7 du Xe s. La Notice 2 date du début du VIIIe s. ; on y voit toujours l’éparchie d’Abasgie avec Sébastopolis (n° 76) et la métropole de Lazique avec Phasis (n° 31). Dans la Notice 3 (" Notice de Boor "), l’éparchie autocéphale d’Abasgie (n° 89) a été élargie grâce à l’évêché voisin de Nikopsis, et la métropole de Lazique (n° 39) a reçu un nouveau suffragant, installé à Rhizaion. Сette Notice pourrait appartenir à l’époque située entre 787 et la fin du IXe s. ; ses informations sont proches des Actes du Concile de 869-870 à Constantinople. Dans les documents du VIIe Concile, tenu à Nicée en 787, le métropolite de la Lazique Christophore (no 20, 22, 23 dans les différentes listes) et l’archevêque de l’Abasgie (no 64, 65, 66) sont présentés ensemble, ce qui prouve que la politique des empereurs iconoclastes n’avait pas beaucoup de partisans dans cette région pontique. L’archevêché d’Abasgie est présent dans presque toutes les Notices, jusqu’ au XIIe s.23. En meme temps, aucune source géorgienne ne parle de la fondation de nouveaux évêchés pour remplacer celui de Sébastopolis.

Concernant Phasis, cette métropole avait été réunie à celle de Trapézous, qui est devenue le siège de la métropole de la Lazique24. Ces transformations du système ecclésiastique étaient liés aux changements politiques importants dans cette région, notamment à la formation du Royaume Abkhaz (fin du VIIIe – fin du Xe s.).

La question de la langue de la liturgie est l’objet de discussions. Dans la période initiale, c’était sans doute le grec ; vers le XIe s. il fut remplacé par le géorgien. La langue abkhaze était-elle pratiquée dans la liturgie? La Vie de SaintConstantin mentionne les Abasges parmi les peuples qui célèbrent Dieu dans leur propre langue25. Quant aux témoignages d’épigraphie, à l’époque entre le IVe et le XIe s., des inscriptions en grec prédominent absoluments, tandis que le latin est très rare. Les documents épigraphiques géorgiens ne sont apparus que vers le XIe s., en Abkhazie ont été découvertes 22 inscriptions géorgiennes datant des XIe-XIVe s.26.

Le Royaume Abkhaze a été fondé par la dynastie abkhaze d’Ačba (Ančabadze)27 ; il a duré deux cents ans, des années 80 du VIII e s. jusqu’aux années 80 du Xe. Ce Royaume (Abasgie/’Abasgίa pour les Byzantins à l’époque médiévale, Ap’khazet’i/Abkhazie dans les sources géorgiennes) était considérablement plus vaste que le Royaume des Lazes, disparu au VIe s. 28. Son territoire comportait toute la Géorgie occidentale, depuis la mer Noire à l’Ouest, jusqu’à la chaîne des monts de Likhi (l’actuel Surami) à l’Est, de Nikopsis (Nečepsukho/Negopsukho en adygue ou l’actuel village de Novo-Mikhaïlovka en russe, aux environs de l’actuelle Tuapse), située sur le littoral, dans l’actuelle Russie du Sud, jusqu’à l’embouchure du fleuve Čorokh (l’Akampsis des Grecs). Ce dernier séparait le Royaume Abkhaze de l’Empire Byzantin.

L’Abkhazie proprement dite, c’est-à-dire le pays peuplé par l’ethnie Abasge, occupait les régions septentrionales de ce Royaume Abkhaze.

Les modifications de l’organisation ecclésiastique ont été conditionnées par ces transformations politiques. Le roi Georges (Giorgi) II (selon C. Toumanoff, 915/16-959/60, ou, pour d’autres chercheurs, 929-957) a fondé l’évêché de Čqondidi où il a bâti une grande église. Léon III (957-967) a fondé un évêché à Mokva, au Sud du fleuve de Kodor. Bagrat III (975-1014), a fondé en 999 un évêché à Bédia qui a supprimé l’évêché de Ziganis (Gudakva, l’actuelle Gudava) de la Notice 129 et a mis fin à la métropole constantinopolitaine de Phasis. La fondation des ces éparchies fut concrétisée par l’érection de grands édifices. Si l’église en tétraconque de Čqondidi (l’actuelle Martvili) reprend le type de Džvari, modèle de Kartli, la cathédrale de Mokva suit le modèle de la « croix inscrite », dominant dans le monde byzantin à l’époque. En allant vers le Nord-Ouest, on observe d’avantage de traits byzantins.

L’éparchie d’Abasgia demeurait longuement. Dans la Notice 3 datant de la fin du VIIIe ou du IXe s., Nicopsis (Νικόψις) appartient à l’archevêché d’Abasgia (n° 89), et non pas à l’éparchie de Ziquie, comme auparavant. Le rôle de l’Abasgie dans la christianisation des Alains du Caucase du Nord étaient en effet considérable. Les lettres n° 51 (914-916) et n° 46 (916-917), du patriarche Nicolas le Mystique, adressées aux rois abkhazes Constantin III et Georges (Giorgi) II, sont des témoignages importants30. Des similitudes entre certaines églises d’Abkhazie et certaines églises d’Alanie s’expliquent bien par leurs liens politiques et ecclésiastiques31.

Anacopia, la forteresse-clé, a gardé son rôle décisif durant l’époque médiévale. La ville resta célèbre en raison des légendes attachées à la mort de l’apôtre Simon et à l’image miraculeuse de la Vierge (“ non peinte de main d’homme ”) qui aurait sauvegardé la forteresse en 737 alors que les troupes arabes l’assiégeaient32. Pendant plusieurs décennies du XIe s. les Byzantins possédèrent cette ville, Ανακαφη33. C’est Giorgi II qui s’est emparé de cette forteresse, après Mantzikert (1071) et après « didi turkoba » (en géorgien « la grande invasion des Turcs ») qui a eu lieu en 1080. L’époque des Xe-XIe s. à Anacopia fut une époque d’intense activité de construction. Les deux inscriptions en grec de l’époque de Constantin Monomaque (1046) présentent un intérêt particulier en raison des noms et des titres des magistrats byzantins. Un fragment d’une épitaphe en grec, datant des Xe-XIe s., mentionne, probablement, un évêque34. Vers le milieu du XIe s. le thème byzantin englobait deux villes, Anacopia et Soterioupolis (Pityous/Pitsunda), ce qui est attesté par un sceau qui appartenait au protospathaire et stratège Nicolas35.

Une autre forteresse importante de l’époque médiévale se trouve dans le district de Gagra, au pied de la montagne, sur la rive droite du fleuve de Bzyb. La forteresse dénommée «de Bzyb » («Bzybskaya ») fermait l’accès au défilé et contrôlait la route qui menait de Pitsunda vers le Nord-Ouest, en Ziquie, et vers l’Est, au Caucase du Nord, en Alanie. Le fleuve de Bzyb, était une limite naturelle, difficile à traverser, surtout pendant la crue des eaux. L’étymologie de ce toponyme important qui dénomme non seulement le fleuve et la forteresse, mais aussi une partie nord de l’Abkhazie, est peu claire36. Si on identifie la forteresse de Kapoeti, mentionnée par la chronique géorgienne, “ Matiane Kartlisa ”, à celle de Bzyb, on peut conclure que cette forteresse existait déjà avant 91437. La forteresse de Bzyb occupe une surface considérable (de 7 000 m²) sur un plateau et comporte une église de type en “croix inscrite”.

Durant la période entre le début du XI-e s. et jusqu’aux années 20 du XIIIe s. les régions côtières de la mer Noire, y compris la principauté Abkhaze, faisaient partie du Royaume Géorgien uni (le terme moderne le plus courant). Son premier roi Bagrat III avait le titre “le roi des Abkhazes et des Kartliens”, ce qui est affirmé par la chronique Kartlis Tskhovreba et d’autres sources écrites, ainsi que par des legends des monnaies38. Le roi Bagrat III est connu par son activité édilitaire: les églises épiscopales de Bedia et de Koutaisi, celle-ci est particulièrement grandiose.

C’est l’Abkhazie qui a joué le rôle important dans le processus de la formation de l’état géorgien uni. Durant cette époque des sources géorgiennes, arméniennes et d’autres mentionnent souvent les noms l’“Abkhazie” et les “Abkhazes” pour dénommer toute la Géorgie occidentale et sa population mixte39. Les chroniques russes connaissent la population de ce pays sous le nom des “Obezes”. Ces témoignages, très variés et parfois peu concrets, suscitent beaucoup de discussions parmi des historiens modernes40. L’époque entre le milieu du XIIIe s. et le début du XVIe s. était l’époque de la désegrégation du Royaume Géorgien. En 1249 les Mongols ont conquis la Géorgie et subdivisé le pays en deux parties, Likht-Amereti (partie orientale) et Likht-Imereti (partie occidenatale). Vers la fin du XIVe s. dans la Géorgie occidenatale la principauté Sabediano s’est formée; elle comportait la Mingrélie et la partie essentielle de l’Abkhazie.

Dans la première moitié du XIVe s. les colonies de Gênes sont apparues sur le littoral: à Gagra (Cacary), Pitsunda (Pezonda), près de l’actuelle Gudauta (Cavo di Buxo), à Anacopia (Nicoffa), Sukhum (Sevastopoli) et dans l’embouchure d’Ingur (Sant-Angelo). Toutes ces colonies dépendaient de Caffa en Crimée. Elles étaient les centres du commrce des produits de première matière et des esclaves. Les Turcs se sont installés sur le littoral de la mer Noire après la chute de Constantinople, il contrôlaient les villes littorales. Le déclin considérable de l’économie et de la culture de cette région est bien attesté par la piraterie, le brigandage et le commerce large des gens. A cette époque-là une partie de la population abkhaze s’est déplacé dans le Caucase du Nord41.

Dans la première moitié du XVI e s., surtout sous le prince de Mingrélie Levan II Dadiani (mort en 1657) les guerres et les conflits entre la Mingrélie, l’Imeretie et l’Abkhazie étaient fréquents. Dans la seconde moitié du XVIIe s. Lykhny (“petite ville”, selon l’historien géorgien du XVIIIe s. Vakhushti Bagrationi) est redevenue la résidence des princes Chachba-Shervashidze, dynastie abkhaze ancienne, et la capitale de l’Abkhazie. Le complexe palatial a Lykhny porte des traces visibles des reconstructions nombreux pendant des siècles (entre le Xe et le XIXe s.), y compris une destruction catastrophique à l’époque du Bas Moyen Age42. Dans la première moitié du XVII e s. la principauté Abkhaze est devenue indépendante de la Mingrélie et a établie sa frontière méridionale sur le fleuve Ingur.

En ce qui concerne l’histoire de l’organisation ecclésiastique, le long processus de la supplantation des chaires de Constantinople par les sièges épiscopaux abkhazo-géorgiens n’a été complètement terminé que dans les années 90 du XIVe s., quand Pitsunda (Bičvinta en géorgien) devient le siège du catholicosat (patriarchat) d’Abkhazie (effectivement de toute la Géorgie occidentale). La date de la fondation du catholicosat est discutée: la fin du VIIIe-le début du IXe s. ou le milieu du XIIIe s. Cette dernière date correspond mieux aux témoignages des sources43. Même sous la domination des Turcs, vers le milieu du XVIIe s. encore, l’éparchie de Mingrélie comprenait cinq évêchés : Čqondidi, Tsalendžikha, Bedia, Mokva, Dranda, parmi lequels les trois derniers couvrent le territoire de l’actuelle Abkhazie. Mais le christianisme dans la région a beaucoup dégradé. Le patriarche d’Antioche Macaire (milieu du XVIIe s.) parle du commerce des esclaves pratiqué même par des prêtres et par l’évêque de Mokva, certains diacones sont analphabètes, certains prêtres ou diacones ne sont pas baptisés, enfin, parfois des chaires épiscopales sont occupées par des laïcs44.

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2. Agathias, Historiarum, II 21, 10 : Agathiae Myrinaei Historiarum Libri quinque, R. Keydell (ed.), (Corpus fontium historiae byzantinae II), (Berlin 1967), pp. 69, 198; Tübinger Atlas des Vorderen Orients des Universität Tübingen B VI 14 (1987), (R. H. Hewsen, Armenien und Georgien, Christentum und Territorialentwicklung vom 4. bis 7. Jahr.); З. В. Анчабадзе, Из истории средневековой Абхазии, VI-XVII вв. (Сухуми 1959), p. 7; В. Ф. Бутба, Племена Западного Кавказа по «Ашхарацуйцу» (Сухум 2001), pp. 72-106.

3. Ш. Д. Инал-Ипа, Садзы, историко-этнографический очерки (Материалы к серии «Народы и культуры» XXVIII, Народы Кавказа 2), (Москва 1995), pp. 13-108.

4. D. Braund, Georgia in Antiquity: A History of Colchis and Transcaucasian Iberia, 550 BC – AD 562 (Oxford 1994), pp. 268-311.

5. Procopius, VIII 10, 1-7 : Procopius Caesarensis, Opera omnia, De bellis libri I-VIII, J. Haury, G. Wirth (eds.), Vol. I-II (Lipsiae 1962-1963), pp. 530-532. Sur les fouilles de la forteresse: Ю. Н. Воронов, Древняя Апсилия (Сухум 1998), pp. 287-293.

6. M. Kazanski, "Contribution à l’histoire de la défense de la frontière Pontique au Bas-Empire ", Travaux et Mémoires 11 (1991), pp. 488-494, 506-507 ; Sur les nécropoles des Apsiles : Ю. Н. Воронов, Могилы апсилов, Итоги исследований некрополя Цибилиума в 1977-1986 годах (Москва 2003). Trad. fr., avec commentaires: Yo. Voronov, M. Kazanski, A. Mastykova, Tsibilum, La nécropole apsile de Tsibilium (VIIe av. J.-C.-VIIe ap. J.-C.), Abkhazie, Caucase, L’étude du site, vol. 1-2 (British Archaeological International Series S1721), (2007).

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8. F. Dvornik, The Idea of Apostolicity in Byzantium and the Legend of the Apostle Andrew, (Cambridge (Mass.) 1958), pp. 173-180, 208-209 ; А. Ю. Виноградов, “Апостол Андрей и Черное море: проблемы источниковедения”, in А. В. Подосинов (ред.), Древнейшие государства Восточной Европы, 1996-1997 (Москва 1999), pp. 348-368.

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10. A. Kollautz, “Abasgia – Abasgen”, in Reallexikon der Byzantinistik, Reihe A, 1, 2 (Amsterdam 1969), pp. 30-31 ; A. Bryer, D. Winfield, The Byzantine Monuments and Topography of the Pontos (Dumbarton Oaks Studies 20), (Washington 1985), pp. 325-327.

11. Theodoretos, Eccl. Hist , V, 34, 8 : Theodoretos, Kirchengeschichte, L. Parmentier (Hrsg.), bearb. F. Scheidweiler, 2 ed. (Berlin 1954), p. 335.

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14. Sur Ztathius : The Prosopography of the Late Roman Empire, II, ed. J. R. Martindale (Cambridge 1989), p. 1207.

15. E. Honigmann, “La liste originale des peres de Nicee: A propos de l’Eveche de “Sodoma” en Arabie”, Byzantion XIV, 1 (1939), p. 46.

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17. Л. Г. Хрушкова, Цандрипш, Материалы по раннехристианскому строительству в Абхазии (Сухуми 1986), pp. 15-60.

18. Notitiae Episcopatuum ecclesiae constantinopolitanae, J. Darrouzès (ed.) (La géographie ecclésiastique de l’Empire byzantin 16), (Paris 1981), pp. 7-8, 205-212.

19. Л. Г. Хрушкова, Скульптура раннесредневековой Абхазии, V-X века (Тбилиси 1980), pp. 20-24.

20. G. Lordkipanidze, H. Brakmann, “Iberia II (Georgien)”, in Reallexikon für Antike und Christentum XVII (1994), pp. 95-96 ; К. Кекелидзе, “Сведения грузинcких источников о преподобном Максиме Исповеднике”, in Труды Киевской духовной академии 1 (41) (1912), pp. 451-486. Une nouvelle édition des documents de Saint Maxime : Scripta saeculi uitam Maximi Confessoris illustrantia, una cum Latina interpretatione Anastasii Bibliotecarii iuxta posita, P. Allen, B. Neil (eds.), (Corpus Christianorum, Ser. Gr., 39), Turnhout-Louvain 1999; la carte 3 représente le Caucase Occidental.

21. Theophanis Chronographia, Carolus de Boor (ed.), I-II (Lipsiae 883-1885), I, p. 394 ; C. Mango, R. Scott (trad.), Theophanes Confessor, The Chronicle, Byzantine and Near Eastern History, AD 284-813 (Oxford 1997), p. 544.

22. М. М. Гунба, Абхазия в первом тысячелетии н. э. (Сухуми 1989), pp. 94-95; G. Shurgaja, “Per la formula di datazione del Martirio di Abo di Tbilisi di Giovanni Sabanisdze”, in Studi sull’Oriente Cristiano 3, 1 (1999), pp. 83-96.

23. Notitiae Episcopatuum ecclesiae constantinopolitanae, J. Darrouzès (ed.) (La géographie ecclésiastique de l’Empire byzantin 16), (Paris 1981), pp. 31-32, 82, 84, 207, 217-218. 233, 241. 251, 266, 274, 294, 346.

24. J. Darrouzès, “Remarques sur des création d’évêchés byzantins”, Revue des Ėtudes Byzantines 47 (1989), pp. 210-213.

25. F. Dvornik, Les légendes de Constantin et de Méthode, vues de Byzance (Prague 1933), pp. 207-208.

26. Д. Гамахария, Б. Гогия, Абхазия – историческая область Грузии (Тбилиси 1997), pp. 807-815.

27. C. Toumanoff, “The Princely Nobility of Georgia”, in J.-P. Mahé, R.W. Thomson (eds.), From Byzantium to Iran, in Honour of Nina Garsoïan (Atlanta 1997), p. 38.

28. Sur les notions «Apkhazeti», «Abasgia» et la question du Royaume Abkhaze, dont l’histoire pose plusieurs problèmes controversés, voir : З. В. Анчабадзе, Из истории средневековой Абхазии (VI-XVII вв.) (Сухуми 1959), pp. 95-159; C. Toumanoff, Studies in Christian Caucasian History (Georgetown 1963), pp. 24, p. 60, n. 58, p. 256, n. 356 ; М. Д. Лордкипанидзе, “Абхазское царство (Эгрис-Абхазети) ”, in М. Д. Лордкипанидзе, Д. Л. Мусхелишвили (ред.), Очерки истории Грузии II, Грузия в IV-X вв. (Тбилиси 1988), pp. 280-304 ; М. М. Гунба, Абхазия в первом тысячелетии н. э. (Сухуми 1989), pp. 213-234 ; B. Martin-Hisard, “Constantinople et les archontes du monde caucasien dans le livre des Cérémonies, II, 48”, in Travaux et Mémoires 13 (2000), pp. 459-479.

29. Картлис Цховреба (Жизнь Грузии), ред., пер. С. Каухчишвили (Тбилиси 1955), I, pp. 265, 270, 281 (en géorgien); trad. russe : Матиане Картлиса, ред. М. Д. Лордкипанидзе (Тбилиси 1976), pp. 34, 36, 42 ; trad. allem.: G. Pätsch, Das Leben Kartlis (Leipzig 1985), pp. 338, 343, 355-356 ; trad. fr. : M. F. Brosset, Histoire de la Géorgie depuis lAntiquité jusquau XIXe siècle (Saint-Pétersbourg 1849), pp. 278, 290-300.

30. Nicholas I Patriarch of Constantinople, Letters, Greek texte and English translation by R. J. H. Jenkins and L.G. Westerink (Corpus Fontium Historiae Byzantinae VI, Dumbarton Oaks Texts II), (Washington 1973), pp. 279-281 (n° 51, texte), 548-549 (comment.) et pp. 265-267 (n° 46, texte), 547 (comment.); D. Obolensky, The Byzantine Commonwealth, Eastern Europe, 500-1453 (London 1971), pp. 32-33, 164-165 ; С. А. Иванов, Византийское миссионерство (Москва 2003), pp. 178-190. Sur la christianisation des Alains : V. Kouznetsov et I. Lebedynsky, Les chrétiens disparus du Caucase, histoire et archéologie du christianisme au Caucase du Nord et en Crimée (Paris, 1999); В. А. Кузнецов, Христианство на Северном Кавказе до XV в. (Владикавказ 2002); А. Ю. Виноградов, “Очерк истории аланского христианства в X-XII вв. ”, in ΚΑΝΙΣΚΙΟΝ, Юбилейный сборник в честь 60-летия проф. И.С. Чичурова (Москва 2006), pp. 102-155.

31. В. А. Кузнецов, Зодчество феодальной Алании (Орджоникидзе 1977), pp. 26-90; Л. А. Перфильева, “К вопросу о византийском влиянии на культовую архитектуру Северо-Западного Кавказа X-XI вв”, in Alanica I, Аланы, Западная Европа и Византия (Владикавказ 1992), pp. 180-201.

32. Картлис Цховреба (Жизнь Грузии), ред., пер. С. Каухчишвили (Тбилиси 1955), I, p. 234-236.

33. E. Honigmann a placé la forteresse d’Anacopia (Anacouphè) à l’embouchure du fleuve d’Apsaros (Čorokh/Akampsis), dans l’actuelle Hopa: E. Honigmann, Die Ostgrenze des Byzantinische Reiches (Corpus Bruxellense Historiae Byzantinae 3), (Bruxelles 1935), p. 166, n. 7. La même localisation : A. Bryer, D. Winfield, The Byzantine Monuments and Topography of the Pontos (Dumbarton Oaks Studies 20), (Washington 1985), p. 346. Cela paraît très peu probable. B. Martin-Hisard, quant à elle, place Anacopia à Nikopsis, sur la frontière entre l’Abasgie et la Ziquie, c’est-à-dire, sur l’extrémité opposante du littoral oriental de la mer Noire: B. Martin-Hisard (éd., trad.), “Moines et monastères géorgiens du 9e s. La Vie de Saint Grigol de Xancta, première partie”, Revue des Ėtudes Byzantines 59 (2001), p. 8. Ainsi, chez les auteurs divers l’Anacopia oscille dans l’espace sur des centaines de kilomètres.

34. В. В. Латышев, “К истории христианства на Кавказе, греческие надписи из Ново-Афонского монастыря”, in Сборник археологических статей, поднесенных графу А. А. Бобринскому (Санкт-Петербург 1911), pp. 17-18, 24-30. Une autre version de la lecture : Т. Каухчишвили, Бердзнули царцереби сакартвелоши (Тбилиси 1951), pp. 22-27, n° 49, 50 (en géorgien).

35. W. Seibt, I. Jordanov, “ Στρατεγός Σωτηριουόλεως και Ανακουπίας: Ein mittelbyzantinischees Kommando in Abkhazien (11. Jh.) ”, Studies in Byzantine Sigillography, 9, (2006), pp. 231-239.

36. В. Е. Кварчия, Историческая и современная топонимия Абхазии (историко-этимологическое исследование) (Сухум 2006), pp. 133-134.

37. Картлис Цховреба (Жизнь Грузии), ред., пер. С. Каухчишвили (Тбилиси 1955), I, p. 264 ; L. Khroushkova, Les monuments chrétiens du littoral oriental de la mer Noire, IVe-XIVe siècles (Bibliothèque de l’Antiquité Tardive 9) (Turnhout 2006), p. 102, n. 140.

38. А. Папаскир, Баграт III и Абхазское царство (Сухум 2004), pp. 35-43.

39. З. В. Анчабадзе, Из истории средневековой Абхазии (VI-XVII вв.) (Сухуми 1959), pp. 160-230.

40. А. Л. Папаскир, Обезы в древнерусской литуратуре и проблемы истории Абхазии (Сухум 2005), pp. 242-402.

41. З. В. Анчабадзе, Из истории средневековой Абхазии (VI-XVII вв.) (Сухуми 1959), pp. 231-275.

42. Л. Г. Хрушкова, Лыхны, средневековый дворцовый комплекс в Абхазии (Москва 1998).

43. З. В. Анчабадзе, Из истории средневековой Абхазии (VI-XVII вв.) (Сухуми 1959), pp. 241-242 ; A. Kollautz, “Abasgia – Abasgen”, in Reallexikon der Byzantinistik, Reihe A, 1, 2 (Amsterdam 1969), p. 33 ; Т. В. Коридзе, З. Д. Абашидзе, “Абхазский католикосат”, in Православная энциклопедия I (Москва 2000), pp. 68-69; L. Khroushkova, Les monuments chrétiens du littoral oriental de la mer Noire, IVe-XIVe siècles (Bibliothèque de l’Antiquité Tardive 9) (Turnhout 2006), p. 96-97.

44. П. Жузе, Грузия в 17 столетии по изображению патриарха Макария (Казань 1905), pp. 21-33.

     
 
 
 
 
 

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